1918, LA FIN DE LA GUERRE
En janvier 1918, alors que la Première Guerre mondiale n'est pas terminée, le président américain Woodrow Wilson adresse un message au congrès américain, qui doit garantir la paix. Ce discours des 14 points (« The world must be made safe for democracy ») réclame notamment la création d'une SDN (Société des Nations). Wilson demande :
- la fin de la diplomatie secrète,
- la liberté de navigation et de commerce,
- la réduction des armements,
- le règlement des rivalités coloniales,
- l'évacuation de la Russie,
- l'évacuation de la Belgique,
- l'évacuation de la Roumanie, de la Serbiet du Monténégro,
- la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France,
- la rectification des frontières italiennes,
- l'autonomie des peuples d'Autriche-Hongrie,
- l'autonomie des peuples non turcs de l'empire ottoman,
- la refondation d'une Pologne indépendante,
Les principes wilsoniens peuvent être résumés en trois termes : autodétermination des peuples, liberté et paix.
Renforcés par les troupes venant du front est, et souhaitant forcer la décision avant l'arrivée des troupes américaines, les Allemands mettent toutes leurs forces dans d'ultimes offensives à l'ouest, à partir de mars 1918, sur la Somme, en Flandre, au Chemin des Dames et en Champagne (l'Offensive Michael). Le Haut commandement allemand (Maréchal Hindenburg et Quartier maître général Erich Ludendorff) sait qu'il dispose d'un délai jusqu'à juin-juillet 1918, pour remporter une victoire décisive sur les troupes alliées.
Les offensives allemandes se succèdent (21 mars, 27 avril et 9 mai 1918) apportant des gains territoriaux très significatifs et mettant à nouveau Paris à la portée des canons prussiens longue portée. Pourtant la rupture décisive du front allié n'étant pas atteinte, le haut commandement allemand envisage alors un ultime effort et souhaite le diriger à l'encontre des troupes britanniques, réputés plus affaiblies afin de les rejeter à la mer en les coupant de l'armée française. Cette offensive doit être précédé par une offensive contre l'armée française afin d'immobiliser les réserves de celle-ci pour l'empêcher de secourir ensuite l'armée britannique. Lancée le 15 juillet 1918 par les troupes allemandes en Champagne, cette offensive préliminaire de "diversion" permet de mettre en œuvre pour la toute première fois à cette échelle, la tactique de la zone défensive (formalisée par le général Petain depuis près d'une année) qui va permettre de faire échec aux visées allemandes.
Les troupes allemandes pénètrent en effet les premières lignes françaises, dont les forces organisées en profondeur, avec des moles de résistance, opposent un feu meurtrier. La progression des troupes allemandes est importante, et elles franchissent la Marne (seconde bataille de la Marne après celle de septembre 1914). Aventurées très au Sud et disposées en pointe sans se prémunir contre des attaques sur ses flancs, les troupes allemandes sont bousculées par la contre-attaque française dans la région de Villers Cotteret, entamée le 18 juillet 1918. Les résultats de cette contre attaque sont dévastateurs pour ces troupes allemandes qui doivent refluer vers le Nord en évitant de justesse l'encerclement.
À compter de cette date, l'armée allemande ne sera plus jamais en mesure d'engager une action offensive, l'initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants, tout d'abord des contre attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918, puis des contres offensives majeures. Mais mal nourries, mal relevées, épuisées et victimes de la grippe espagnole (quoique plus tardivement que les soldats alliés), les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, les premiers chars (Char Renault FT-17) et par une supériorité sous-marine et aérienne. Après une révolution ouvrière à Berlin, le gouvernement de la nouvelle République allemande signe l'armistice de Rethondes le 11 novembre1918 dans le wagon de l'armistice.
Pendant toute la guerre, à partir d'août 1914 jusqu'à novembre 1918, les forces marines des Alliés, surtout celles de la marine britannique, avaient imposé le blocus sur les Puissances Centrales. C'est le blocus, hors de vue, qui avait affamé la population, militaire et civile, des Puissances Centrales et qui, en combinaison avec la résistance des forces terrestres, avait usé les réserves de force et de matériel de leurs adhérents. C'est en Allemagne en 1918 que la faim a provoqué la population à se révolter, leurs moyens de vivre ayant été dirigés vers l'armée, et le gouvernement à demander l'armistice. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l'armée ne s'était pas rendue que la défaite était la faute des civils.