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contes divers

Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥

Il y a bien longtemps, le Père Noël connut un Noël particulièrement difficile.

Quatre de ses lutins étaient malades, ce qui lui fît prendre du retard. C'est à ce moment là, que la Mère Noël lui annonça la visite de sa mère, ce qui stressa plus encore son mari. Puis, allant s'occuper de ses rênes, il s'aperçu que trois d'entre-eux étaient sur le point de mettre bas. Ce qui ne fît qu'accroître son stress.

Plus tard, en commençant à charger son traîneau, il fît tomber sa hotte et les jouets se répandirent un peu partout. Le Père Noël décida de s'octroyer un verre de whisky, mais les elfes avaient déjà tout sifflé.

Et c'est justement à cet instant que quelqu'un sonna à la porte. C'était un petit ange, qui amenait un gros sapin.

– " Joyeux Noël, Père Noël !", dit l'ange "N'est-ce pas une journée merveilleuse? J'ai un magnifique sapin pour toi. Où donc veux-tu que je le mette ?"

Et c'est ainsi que naquit la tradition des petits anges au sommet des sapins de noël.

 

AUTEUR INCONNU

Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥
Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥
Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥
Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥
Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥
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Le petit ange au sommet de l'arbre de Noël ♥

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Une drôle de sorcière

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

https://www.professeurphifix.net/lecture_impression/50_conte_questionnaire.PDF

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Dans une forêt très sombre, au nord de la ville de Jaligole, habitait une sorcière tout à fait spéciale. En effet, depuis qu’elle avait terminé ses études dans la grande école des sorcières, le Collège Dubalai, elle n’avait jamais réussi à jeter le plus petit sort ! Pourtant, c’était une bonne élève ! Elle était même la meilleure élève de son collège et avait réussi toutes les épreuves pour avoir son diplôme. Tous ses professeurs pensaient qu’elle serait une excellente sorcière.

Bibolette, c’était son nom, était venue s’installer dans la grande forêt de Jaligole et de nombreuses personnes, connaissant sa brillante réussite, étaient venues la voir pour lui demander de jeter différents sorts : sur un voisin bruyant, sur un renard chasseur de poules, sur un ruisseau à sec…

Malheureusement, aucun de ces sortilèges n’avait réussi et la pauvre Bibolette n’eut bientôt plus de clients ! Elle se demandait pourquoi sa magie ne marchait plus. Mais que m’arrive-t-il ? se lamentait-elle. Je dis exactement les mêmes formules que j’ai apprise au collège. J’utilise les bons ingrédients. Je ne comprends pas… Elle ne dormait plus, elle ne mangeait plus, elle se creusait la tête pour trouver une raison. Et puis, un soir qu’elle regardait fixement sa baguette magique en se demandant ce qu’elle allait devenir, elle remarqua un petit détail. Oh, pas grand-chose ! Mais tout de même… Il me semble que ma baguette est différente ! Elle a changé ! Avant, le bout était plus fin et plus foncé. Et si c’était pour ça que je ne réussis plus rien… ? Comment la baguette de Bibolette avait-elle pu changer de forme et de couleur ? 

Un jour, elle entendit parler d’une extraordinaire sorcière qui vivait dans les montagnes voisines… Bibolette décida alors d’aller voir cette sorcière qui était devenue très célèbre dans tout le pays. Elle se nommait Châtellus, avait vingt ans, un nez crochu, un long menton, une vraie tête de sorcière, quoi ! Elle vivait dans une grotte, au pied d’une montagne. Cette grotte était connue des villageois car un ours féroce y habitait. Les gens ne s’en approchaient pas et les enfants en avaient très peur. Quand Châtellus avait choisi la caverne de l’ours pour s’installer, elle avait simplement transformer l'énorme bête d’un coup de baguette magique en un gros matou tout noir. Puis, toujours avec sa baguette, elle avait équipé son nouveau logis de tout le matériel nécessaire à une sorcière : chaudron, ustensiles de magie, ingrédients divers, balais … , enfin, tout ce qu’il lui fallait !

Après son installation, Châtellus alla au village pour annoncer l’ouverture d’un « Commerce de la Magie, situé dans la Grotte de l’Ours ». Les villageois furent très impressionnés par cette jeune sorcière qui avait vaincu l’ours qui terrorisait le village depuis tant d’années. Les gens se pressaient pour lui demander des sorts, des poudres magiques, des potions ou simplement des conseils sur tous les sujets. Bibolette se présenta un matin devant la caverne de Châtellus pour lui demander des conseils. Elle s’était déguisée en vieille femme pour ne pas être reconnue des villageois qui faisaient déjà la queue pour consulter la fameuse sorcière de la Montagne.

Quand ce fut son tour, elle s’approcha lentement et, en apercevant le visage de Châtellus, elle reconnut immédiatement ... une de ses camarades du collège Dubalai, une pauvre sorcière qui était toujours la dernière de la classe, et qui s’appelait alors Tartiflette ! Bibolette fit comme si de rien n’était et s’adressa à la sorcière : Madame Châtellus, j’ai besoin de votre aide. Une de mes vaches ne fait plus de lait depuis dix jours. Ah ! Et as-tu pensé à m’apporter quelque chose appartenant à ta vache, vieille femme ? demanda Châtellus. Oui ! répondit Bibolette. J’ai amené la couverture que je lui mets sur le dos, l’hiver, quand le froid est trop vif.  Bon, cela ne sera pas trop difficile ! Je vais prononcer une formule magique en touchant la couverture avec ma baguette et, quand tu seras rentrée chez toi, tu pourras traire ta vache comme avant ! Châtellus leva sa baguette magique, l’approcha de la couverture et déclara: LACTIS BOVINATUS TRERAM 

A ce moment-là, Bibolette fit un « oh » de surprise : elle venait de reconnaître sa baguette magique dans les mains de Châtellus. Que se passe-t-il, vieille femme ? demanda Châtellus. Il se passe, répondit Bibolette en enlevant son déguisement et en parlant très fort pour que tous les villageois l’entendent, que j’aimerais bien savoir, chère Tartiflette, comment ma baguette magique est arrivée dans tes mains. Mais … mais …, qui êtes-vous … je ne comprends pas … vous mentez … ! bafouilla Châtellus. Et moi je comprends très bien, maintenant !, dit Bibolette. Tu as remplacé ma baguette magique par la tienne avant de quitter le collège Dubalai et c’est pour cela que je n’arrivais pas à faire de la magie ! Tu ne réussissais jamais rien, aucun sort, aucune potion, aucun charme. Alors, tu as fait cet échange et cela a failli marcher.

Les villageois s’étaient approchés, intrigués par les paroles de Bibolette. Tout ceci n’est que mensonge, ne l’écoutez pas, s’écria Châtellus. Et d’abord, comment peux-tu prouver tout ce que tu racontes ? Oh, c’est très simple, répondit calmement notre jeune sorcière. Alors Bibolette prononça simplement deux mots : MANUS BAGUETTA et soudain, la baguette que tenait fermement Châtellus lui sauta de la main et s’envola pour rejoindre sa véritable propriétaire. En effet, chacun sait que chaque sorcière a une formule particulière pour appeler sa baguette s’il lui arrive de la perdre… enfin, pas tout à fait chaque sorcière, car Tartiflette ne savait même pas ça ! Les villageois chassèrent la sorcière malhonnête et récupérèrent la grotte pour en faire une cave à fromage. Quant à Bibolette, après avoir retrouvé sa baguette, elle regagna la forêt. Elle devint la seule sorcière de la région ; tout le monde la respectait beaucoup car elle réussissait désormais tous ses sortilèges et avait beaucoup de pouvoirs magiques.

Auteur inconnu : merci de me l'indiquer si vous le connaissez

Une drôle de sorcière

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LA SORCIERE AMOUREUSE

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

LA SORCIERE AMOUREUSE

C’était une vieille, très vieille sorcière. Elle habitait une maisonnette au fond des bois, près de la source des trois rochers. Un jour, un jeune homme passa devant sa fenêtre. Il était beau. Plus beau que les princes des contes de fées. Et bien plus beau que les cow-boys des publicités télévisées. La vieille sorcière fut émue, tout d’abord, puis troublée, et enfin amoureuse. Plus amoureuse qu’elle ne l’avait jamais été. Naturellement, elle ne ferma pas l’œil de la nuit. Elle feuilleta toutes sortes de vieux grimoires remplis de formules magiques, elle courut les bois à la recherche d’ingrédients mystérieux, elle coupa, hacha,mixa,mélangea, pesa,ajouta,remua,goûta... Et au petit matin, elle mit en bouteilles un plein chaudron d’élixir pour rajeunir.

Au début de l’après-midi, elle avala une bouteille d’élixir. Comme c’était très amer, elle procédait ainsi: un verre d’élixir, un carré de chocolat, un verre d’élixir, un bonbon à la fraise. Et ainsi de suite. Après le dernier verre, elle était redevenue jeune et jolie. Si jolie quelle aurait pu faire carrière au cinéma. Ou devenir institutrice. Avec deux toiles d’araignées, un peu de poudre de crapaud et une formule magique découpée dans le journal de mode des sorcières, elle se confectionna une merveilleuse robe décolletée, garnie de dentelles. Dans son jardin, elle cueillit une rose blanche, la trempa dans un philtre d’amour et l’épingla à son corsage. Ensuite, elle s’assit sur un banc, devant la porte, et attendit.

Elle n’attendit pas longtemps. Sur le chemin, apparut le beau jeune homme, vêtu d’un riche costume brodé d’or, une fleur blanche à la boutonnière. Le jeune homme salua la sorcière, la conversation s’engagea et, comme la sorcière était pressée, au bout d’un quart d’heure, le jeune homme était fou amoureux. Cinq minutes après, ils échangeaient leur premier baiser.Puis brusquement, la sorcière se leva et dit très vite:

-A demain, mon bel amour!

Et elle s’enferma à double tour dans sa maisonnette. Il était temps! Quelques secondes plus tard, la belle jeune fille était redevenue une vieille, très vieille sorcière: l’élixir avait cessé d’agir. Et ce fut ainsi tous les jours. Une bouteille d’élixir pour rajeunir, des mots d’amour murmurés, quelques baisers échangés, puis vite, très vite, des adieux pressés.Le beau jeune homme ne se plaignait jamais. Il disait en souriant: «Adieu, ma belle!», et il partait sans même se retourner. Après quelques semaines, par un bel après-midi d’été, la sorcière déclara à son jeune homme qu’elle voulait l’épouser. Le jeune homme baissa les yeux en rougissant, et ils fixèrent le mariage au lendemain matin.Le lendemain, donc, la vieille sorcière avala trois grandes bouteilles d’élixir pour rajeunir.Ca lui donna d’atroces douleurs d’estomac, mais,il fallait bien passer par là.Les deux amoureux se marièrent au village voisin. Puis ils s’en retournèrent bien vite jusqu’à la maisonnette au fond des bois.Dès qu’ils furent entrés, la sorcière ferma la porte à double tour: dans la cuisine, elle prépara une tisane pour son jeune époux, puis alla chercher dans la salle à manger les gâteaux aux pattes de mouche qu’elle faisait elle-même.Mais l’élixir avait cessé d’agir. Quand elle revint à la cuisine, elle était redevenue une vieille, très vielle sorcière, aunez crochu,aux dents gâtées et à la peau plus ridée que du papier froissé.Lorsqu’il la vit ainsi, son jeune mari la fixa un long moment sans rien dire. Puis,soudain, il éclata de rire:

-Vieille sorcière, ton élixir pour rajeunir ne vaut pas grand-chose! Mais rassure-toi, le mien n’est pas meilleur.Et, secoué d’un grand fou rire, le beau jeune homme se transforma peu à peu en un vieux, très vieux sorcier, au nez crochu, aux dents gâtées et à la peau plus ridée que du papier froissé

Histoires Pressées, Bernard Friot, Milan Jeunesse

LA SORCIERE AMOUREUSE

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ET LE CIEL RECULA

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

ET LE CIEL RECULA

Il y a longtemps, bien longtemps, avant que nos ancêtres ne viennent s'établir dans cette contrée, le Ciel et la Terre, non seulement vivaient en bonne compagnie, mais résidaient à proximité l'un de l'autre. Ils pouvaient ainsi se concerter lors de décisions importantes à prendre qui concernaient la survie de l'humanité aussi bien que des animaux, des plantes, des roches et minéraux dont le rayonnement apportait tant de bienfaits.

Le Ciel penchait bien souvent son regard bienveillant vers les êtres vivant juste en dessous de lui. Il se courbait si fort qu'il lui arrivait de frôler la cime des manguiers et des fromagers. Parfois même, des vieux très grands de taille, comme ceux qui habitent les bords du fleuve, sentaient un frisson parcourir leur crâne aux cheveux soigneusement rasés. Ils savaient alors que le ciel leur témoignait une attention toute spéciale. Ils en retiraient un sentiment encore plus aigu de leur importance et de leurs responsabilités.

Un jour, une jeune femme, saisit une jarre de terre cuite et la plaça sur les trois pierres qui constituaient le foyer. Le bois avait déjà donné de hautes flammes. A présent, les braises rougeoyaient en sifflant harmonieusement, comme pour donner le maximum de leur chaleur. La femme s'activait, maniant avec dextérité la longue spatule de bois qui servait à remuer le mélange d'eau et de farine fermentée dans l'eau, afin d'obtenir une pâte homogène, à la surface bien lisse. Elle réalisait toutes ces opérations en silence. Car la concentration était nécessaire à une pleine réussite de cet art demeurant délicat même s'il se répétait quotidiennement.

Après avoir fini de cuire la pâte de maïs qui constituait l'essentiel du repas familial, la jeune femme racla soigneusement le fond de la marmite pour la débarrasser des morceaux qui y restaient attachés. Elle y versa deux ou trois calebasses d'eau qu'elle prit d'un énorme récipient, de terre cuite également, placé près du puits pour contenir la réserve pour la journée.

Malencontreusement, elle remua la marmite en tout sens, puis, d'un geste distrait, elle lança le contenu bien haut, de toutes ses forces.

Malheur ! L'eau s'éleva si haut qu'elle s'en vint cogner la voûte céleste.

Le Ciel, bien entendu, se mit en colère. Il gronda de plusieurs coups de tonnerre sans qu'il fasse réellement de l'orage. Mais cela ne suffit point à l'apaiser.

- Que ferais-je pour manifester mon mécontentement ? dit-il à nouveau, dans un roulement sourd.

- Tomber de toute ma puissance sur cette femme et l'écraser ? Cela ne convient pas à ma grandeur. Je ferais mieux tout simplement de me mettre désormais hors de la portée des humains.

Depuis ce jour, le Ciel se retira loin, bien loin de la Terre. Il ne consentit plus jamais à descendre jusqu'à une distance de contact avec les humains.

Quelques morceaux de pâte de maïs flottaient dans l'eau qui le toucha. Ils y restèrent collés et forment aujourd'hui les étoiles.

C'est ainsi que par l'inadvertance d'une femme la face du monde fut irrémédiablement changée.

 

 

 

 

Conte : http://www.contes.biz

 

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LE BOIS DES CONTES

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

LE BOIS DES CONTES

Voici le bois des contes, avec ses loups mangeurs d'hommes, ses sorcières et ses géants, mais où l'on trouve aussi le bon chasseur, les haies de roses de la Belle au Bois dormant, à l'ombre desquelles le temps suspend son vol.

Ernst Jünger

Traite du rebelle (1951), ernst junger (trad. henri plard), édition christian bourgois, 1981, p. 75 -

LE BOIS DES CONTES

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LE PROCES D'UNE CHENILLE

Publié le par La sorcière d'Arcane

LE PROCES D'UNE CHENILLE
 

Il y a de ceci bien longtemps. Plus de mille ans. On devait être en juin. En plein champ, à trois lieues de la plus proche maison, au pays des insectes et des fleurs. Un après-midi. Il faisait soleil tout le long du ruisseau, car un ruisseau passait par là. Sur les deux rives, des criquets cachés dans le trèfle s'injuriaient à pleine tête, comme des gamins qui se disent des noms.

Pas de travailleurs autour avec leurs chevaux et leurs pelles. Personne. La terre inventait la moisson, toute seule, dans la paix, comme elle le fait toujours en juin. Sur l'eau tiède du ruisseau, deux patineuses se promenaient d'avant et à reculons; leurs ailes faisaient comme des coiffes blanches au soleil. On aurait dit deux religieuses qui marchaient dans la cours du couvent. Il devait être quatre heures de l'après-midi, l'heure des visites ou de la récréation.

Les deux patineuses au milieu du ruisseau, loin des oreilles tendues pour tout savoir, bavardaient chacune leur tour, penchant la tête de côté, sans tourner le visage, comme font les sœurs.

La plus vieille disait à sa compagne :

"- Tu sais ce que j'ai appris en passant chez les bleuets tout à l'heure?

- Non, fit la plus jeune.

- Eh bien, c'est demain que le procès commence!

- Le procès de la chenille? Alors, on y va. Mais qui te l'a dit?

- Un hanneton. Je filais par ici tout à l'heure, reprit l'aînée, et un hanneton m'a crié en passant : Demain matin, après la rosée, le procès commencera. Soyez-y! Rendez-vous au kiosque, cinquième piquet, où se donnent habituellement les concerts d'été. Dites-le à votre famille, tout le canton y sera!"

En effet, le matin-même, on avait surpris sur le petites heures, une chenille verte, saoule de miel, dans la corolle d'un lys blanc. Une araignée, qui tissait juste au-dessous, l'avait aperçue et avait donné l'alerte. Aussitôt, deux abeilles policières, guidées pas les petits fanaux des mouches à feu, étaient accourues pour arrêter la voleuse de miel.

Pauvre voleuse ! On l'avait roulée au cachot, dans une galerie souterraine, chez les fourmis, entre deux haies d'insectes qui hurlaient leur colère au passage. L'araignée était si indignée du scandale, paraît-il, qu'elle offrit gratuitement son fil pour lier la coupable. Elle la lia si bien que la chenille avait disparue sous les câbles, recouverte comme une momie.

Un gros barbeau, le juge de la place, avait fixé le procès au lendemain, après la rosée, dans le kiosque d'un piquet. Plusieurs places étaient déjà retenues. Tout le monde en parlait. Tout à l'heure, les criquets ne s'injuriaient pas, ils discutaient la chose, comme des commères, chacune de leur fenêtre.

À bonne heure, le lendemain, tout un peuple d'insectes attendait sur le terrain : des criquets du voisinage avec des petits manteaux noirs, luisants comme de l'écaille; des faux bourdons en vestes jaunes; plusieurs araignées assises sur leur ventre et qui roulaient nerveusement leur peloton de fil; plus en arrière, des fourmis qui élevaient des petits murs de sable, où elle grimperaient tout à l'heure pour mieux voir; et des cigales qui plaçaient tout ces gens en faisant beaucoup de bruit avec leur sifflet.

Enfin, le barbeau-juge entra, solennel. La salle se leva en silence. Suivi de plusieurs barbeaux plus jeunes, le juge s'installa sur une feuille d'érable qu'on avait étendue au milieu. La Cour était ouverte. Les deux abeilles policières, sur un signal, amenèrent l'inculpée sur leurs épaules et brutalement la culbutèrent sur le tapis. Elle roula inerte, sans se plaindre. Il y eut un frisson dans l'auditoire. On dût sortir deux jeunes éphémères qui avaient perdu connaissance.

Alors, l'avocat des fleurs, une guêpe savante, débita avec chaleur l'acte d'accusation, toute la marche du drame : comment la chenille s'était faufilée dans le lys, son entrée avec effraction dans la chambre à miel, sa saoulade et sa souffrance, l'agonie, puis la mort du beau lys blanc. Voilà qui était bien dit. L'avocat fut interrompu plusieurs fois par des applaudissements, des réflexions et même des huées.

Le barbeau-juge demanda le silence parfait pendant que le jury réfléchissait. Il réfléchit, et par la bouche du plus vieux, une puce qui se grattait toujours, déclara ceci : "Nous avons trouvé la chenille coupable!".  De toutes les loges d'insectes sortit un grand brouhaha. Quelques-uns étaient pour, d'autres contre.

Enfin, le juge se leva et dit : "-La chenille est coupable. Mais devant des opinions si partagées, nous ne pouvons la condamner à mort.

Plusieurs crièrent : "L'exil ! L'exil !". Ce qui fut décidé. Aussitôt, quatre hannetons cassèrent des brins de foin, les plièrent pour faire un radeau, qu'ils traînèrent jusqu'au ruisseau. La foule entière se rua à leur suite. Les maringouins, les mouches, les pucerons, tous, pèle-mêle, étaient sur la grève. Les guêpes applaudissaient. Les abeilles avaient toute les misères du monde à retenir les bourdons qui voulaient assommer la chenille cachée dans son cocon.

Les criquets faisaient de la cabale, essayaient de soulever les discussions, et plusieurs fourmis retournèrent à l'ouvrage, la tête basse, trop émues pour assister à l'embarquement. Les grandes libellules aux fragiles ailes étaient déjà parties en vitesse pour annoncer la nouvelle dans leur marécage.

 

 

 

De force, la prisonnière fut déposée au milieu du radeau. Beaucoup la croyait morte, parce qu'elle était immobile. La méchante araignée s'avança et, avec beaucoup d'orgueil et de malice, ligota son ennemie au plancher du radeau. Enfin, trois insectes patineurs, sur l'ordre du juge, sautèrent sur l'eau et à grands coups de patins, poussèrent le petit navire jusqu'au courant. Et le petite navire descendit doucement vers l'exil, ballotté par les vagues qui faisaient des petites glissoires.  Les deux rives étaient noires d'insectes. Un grand nombre pleurait, d'autres se réjouissaient.

Soudain ! Ah... non. C'est difficile à dire, et incroyable, la chose que l'on vit. "Regardez, regardez !" Cria de toute sa force un maringouin. Et dans la stupéfaction et presque la terreur, on vit une chose extraordinaire : le cocon s'agiter follement, se percer, se fendre, s'ouvrir, et deux grandes ailes jaunes se déplier au soleil, s'étirer, apparaître tachetées de points noirs; des ailes cendrées de poudre d'or avec des dessins dessus, des ailes magiques, brillantes, qui battaient l'air, laissant le radeau continuer seul, passer triomphantes, majestueuses, dans l'avant-midi, au-dessus du peuple consterné qui baisait le rivage.

Le premier papillon était né. Et son premier vol se continuait par-delà les fraises, rouges d'épouvante.

Cette histoire est finie. La leçon fut grande chez les insectes qui avaient jugé la chenille trop sévèrement parce qu'elle était laide et sans défense. Même, on sût plus tard que l'araignée qui avait bâti son cocon s'était tuée..

Si on accuse le papillon d'être volage, c'est qu'il ne croit en personne. Il connaît la fragilité et l'inconstance des amitiés.

 

 

 

 

 

Tiré du livre Adagio

Félix Leclerc (1914-1988) a fait figure de proue au Québec en tant que chansonnier. Il a exercé les rôles d'auteur, de compositeur, d'interprète, d'animateur, de comédien et d'écrivain. Après plusieurs années en France, il revint au Québec où il écrivit des recueils de poésie, de chansons, de fables et de contes. Ses recueils de contes, Adagio, Le Hamac dans les voiles, L'Avare et le violon magique, prouvent son grand talent d'écrivain. Je vous suggère ce très beau conte poétique: le procès d'une chenille (ci-dessus raconté)
 

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LES TROIS PORTES DE LA SAGESSE

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

LES TROIS PORTES DE LA SAGESSE
 

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.

- Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie, demanda le Prince.
- Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire:

"CHANGE LE MONDE"

- C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas.

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent. Bien des années passèrent.

Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande :

- Qu'as-tu appris sur le chemin ?
- J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas.
- C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise.

Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire:

"CHANGE LES AUTRES"

- C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration.

Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

- Qu'as-tu appris sur le chemin ?
- J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses.
- Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir.

Et le Vieil Homme disparut.

Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots:

"CHANGE-TOI TOI-MÊME"

- Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire, se dit-il.

Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

Après bien des années de ce combat où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :

- Qu'as-tu appris sur le chemin ?
- J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser.
- C'est bien," dit le Sage.
- Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise.
- C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru.

Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait:

"ACCEPTE-TOI TOI-MEME"

Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens.
- Quand on combat on devient aveugle, se dit-il.
Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :
- Qu'as-tu appris sur le chemin ?
- J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement. - C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème porte.

A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut:

"ACCEPTE LES AUTRES"

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.

Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.
- Qu'as-tu appris sur le chemin ? demanda ce dernier.
- J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement.
- C'est bien, dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut:

"ACCEPTE LE MONDE"

- Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda.
- Qu'as-tu appris sur le chemin ?
- J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.
- C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde.

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita. - Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence.

Et le Vieil Homme disparut.

 
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LES MAINS ET LE COEUR

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

LES MAINS ET LE COEUR


« Une fois que l’on a atteint le centre de son être, ôté tout ce qui est faux, on atteint le cœur de sa capacité d’aimer. Nous pouvons maintenant nous présenter sur le marché avec des mains secourables.

Ce sont des mains ouvertes, réellement capables de donner et recevoir l’amour.
Ce ne sont pas des mains qui saisissent, s’accrochent, déforment ou possèdent mais des mains souples, flexibles et porteuses de nourriture.
Ces mains et ce cœur sont nécessaires pour vivre une vie d’amour. »

Kabîr

Publié dans CONTES DIVERS

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LA ROSE BLEUE

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

Publié dans CONTES DIVERS

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LE BOUDDHA ENSEIGNAIT PARTOUT Où IL PASSAIT

Publié le par Domi Sorcière d'Arcane

LE BOUDDHA ENSEIGNAIT PARTOUT Où IL PASSAIT

Or, un jour qu’il parlait sur la place du village, un homme vint l’écouter parmi la foule. L’auditeur se mit bientôt à bouillir d’envie et de rage. La sainteté du Bouddha l’exaspérait. N’y pouvant plus tenir, il hurla des insultes. Le Bouddha demeura impassible. L’homme fulminant quitta sa place.

Comme il avançait le long des rizières à larges enjambées, sa colère s’apaisait. Déjà le temple de son village grandissait au-dessus des rizières. En lui monta la conscience que sa colère était née de la jalousie et qu’il avait insulté un sage. Il se sentit si mal à l’aise qu’il rebroussa chemin, décidé à présenter des excuses au Bouddha.

Lorsqu’il arriva sur la place où l’enseignement continuait, la foule se poussa pour laisser passer l’homme qui avait insulté le maître. Les gens incrédules, le regardaient revenir. Les regards se croisaient, les coudes étaient poussés pour attirer l’attention des voisins, un murmure suivit ses pas.

Lorsqu’il fut suffisamment près, il se prosterna, suppliant le Bouddha de lui pardonner la violence de ses propos et l’indécence de sa pensée. Le Bouddha, plein de compassion, vint le relever.
– Je n’ai rien à vous pardonner, je n’ai reçu ni violence ni indécence.
– J’ai pourtant proféré des injures et des grossièretés graves.
– Que faites-vous si quelqu’un vous tend un objet dont vous n’avez pas l’usage ou que vous ne souhaitez pas saisir ?
– Je ne tends pas la main, je ne le prends pas bien sûr.
– Que fait le donateur ?
– Ma foi, que peut-il faire ? Il garde son objet.
– C’est sans doute pourquoi vous semblez souffrir des injures et des grossièretés que vous avez proférées. Quand à moi, rassurez-vous, je n’ai pas été accablé. Cette violence que vous donniez, il n’y avait personne pour la prendre.

Extrait de Contes des sages de l’Inde

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