BIENVEILLANCE
Un geste de bienveillance, de bienveillance réelle,
a plus de poids que tous les sentiments abstraits du monde entier.
Ann Radcliffe
Contes, récits et légendes du monde entier. Je vous propose d'éprouver votre résistance aux sombres pouvoirs des sorcières. L'occasion unique de renouer avec votre enfance et de retrouver ces charmants frissons qui vous envahissaient à la nuit tombée. La Magie d'une histoire ... La sorcière d'Arcane Name
Un geste de bienveillance, de bienveillance réelle,
a plus de poids que tous les sentiments abstraits du monde entier.
Ann Radcliffe
"L'amour c'est comme quand tu tournes très vite sur
toi-même;
ça te fais battre le coeur très vite et tu vois plus rien
autour.
C'est amusant mais il faut que tu gardes un point de
repère,
Que tu ouvres les yeux car si tu les fermes ... tu perds l'équilibre
..."
Jeune Masbath : Étrange sorcière
que voilà, le cœur bon et plein d'amour. Comment pouvez-vous croire une telle chose ?
Ichabod Crane : La raison m'y contraint.
Jeune Masbath : C'est que vous êtes possédé par la raison !
Ichabod Crane : Oui, et anéanti par elle ! C'est une rude leçon sur la férocité du monde que vous feriez bien
d'apprendre. La noirceur porte plus d'un masque, aucun n'est aussi dangereux que le masque de la vertu.
Marc Pickering et Johnny Depp, Sleepy Hollow (1999), écrit par Andrew Kevin Walker
Imaginez que vous possédez chez vous une cuisine magique. Dans cette cuisine vous pouvez avoir la quantité que vous voulez de n'importe quelle nourriture au monde. Vous ne vous inquiétez jamais de savoir quoi manger: quoique vous puissiez souhaiter, vous l'avez sur votre table. Vous êtes bien sûr très généreux, et vous distribuez de vos aliments sans conditions à tout un chacun, sans attendre de recevoir quelque chose en retour. Votre maison est ainsi toujours pleine de gens qui viennent déguster votre cuisine magique et que vous nourrissez par plaisir de partager.
Imaginez maintenant que nous parlions d'amour au lieu de parler de nourriture. Votre coeur est débordant d'amour, non seulement pour vous-même, mais pour le monde entier. Vous êtes "millionnaire en amour" et vous aimez tellement que vous partagez votre amour sans conditions car vous n'avez aucun besoin.
Le problème des humains , c'est qu'ils ignorent tout de la cuisine magique installée dans leur coeur. C'est pourquoi ils apprennent à fermer le fermer et deviennent égoïstes.
Ouvrez votre cuisine magique, et refusez de parcourir le monde en quête d'amour. Votre coeur contient tout l'amour dont vous avez besoin. Il peut créer n'importe quelle quantité d'amour, non seulement pour vous mais pour le monde autour. Vous pouvez donner votre amour sans conditions, vous pouvez être généreux.
Alors l''amour que vous exprimerez vous rendra heureux et vous ne serez jamais seul.
D'après Don Miguel Ruiz , "La maîtrise l'amour"
Les Quileutes étaient un petit peuple, que tout semblait vouer à l’extinction : leur petit nombre comme le territoire riche en ressources qu’ils occupaient et que beaucoup convoitaient. Seulement, c’était sans compter sur la magie qui coulait dans leurs veines. Les guerriers Quileutes avaient en effet la capacité de quitter leurs corps et de se déplacer à l’état d’esprit, insaisissables. Sous cette forme, ils n’étaient pas en mesure d’atteindre physiquement leurs ennemis, mais pouvait à loisir les effrayer, déclencher de violentes bourrasques et se faire obéir des animaux, qui seuls les voyaient et les comprenaient. Le premier guerrier esprit connu dans la légende est Kaheleha. Le jour d’une attaque, le peuple Quileute prit la mer pour se mettre à l’abri de ses assaillants. Après quoi, Kaheleha et ses guerriers quittèrent le navire sous forme d’esprit et fondirent sur leurs ennemis. Ces derniers avaient de gros chiens à la fourrure épaisse pour tirer leurs traîneaux. Les Quileutes retournèrent les bêtes contre leurs maîtres et remportèrent facilement la bataille, effrayant à jamais leurs éventuels ennemis par cet étalage de magie.
Des traités de non agressions furent signés avec les peuples avoisinants mais il arrivait parfois que d’autres, venus de plus loin, obligent les Quileutes à reprendre la forme d’esprit pour les repousser. Les générations se succédèrent ainsi jusqu’au dernier Grand Chef Esprit, Taha Aki, réputé pour sa sagesse et son pacifisme. Sous son règne, tous vécurent heureux, à l’exception de Utlapa, un guerrier aussi avide que fort qui souhaitait user de la magie pour asservir les peuples environnants. Etant donné que, sous leurs formes d’esprits, les guerriers étaient en mesure de lire les pensées de leurs pairs, ils découvrirent les projets de l’ambitieux qui fut condamné à l’exil. Taha Aki veillait sur son peuple et prenait régulièrement la forme d’esprit pour survoler les environs et s’assurer qu’aucun danger ne guettait. C’est lors de l’une de ces inspections que Utlapa en profita pour se transformer à son tour et glisser son esprit dans le corps de son ancien chef avant de tuer le sien.Taha Aki, qui perçut de suite ses intentions, ne put revenir à temps et fut condamné à rester esprit. Malgré tout, même s’il se trouvait dès lors à la tête de la tribu sans que quiconque ne puisse le démasquer, Utlapa ne put assouvir ses désirs de conquêtes : il ne pouvait plus se transformer en esprit sous peine de devoir en découdre avec Taha Aki et interdit à ses guerriers de se transformer, afin qu’ils ne puissent pas percevoir la présence de leur ancien chef. Il oppressa les siens, s’octroyant de nombreux privilèges, tandis que Taha Aki faiblissait. Ccelui-ci il décida d’agir : il convoqua un loup féroce pour tenter d’assassiner son propre corps, mais le fourbe Utlapa resta en retrait derrière les siens, n’hésitant pas à laisser un jeune homme, qui croyait protéger son chef, se sacrifier à sa place.
Taha Aki en éprouva un chagrin épouvantable et ordonna à la bête de capituler. A l’agonie, il eut cependant l’idée de prier le loup de l’accueillir, de partager son enveloppe terrestre avec lui et l’animal accepta. Taha Aki retourna vers son peuple et, par son attitude, laissa supposer à certains que ce loup n’était pas ordinaire. Un vieux guerrier nommé Yut décida d’aller contre les ordres de son chef et prit la forme d’esprit. Taha Aki l’imita et lui narra toutes ses mésaventures. Malheureusement, Utlapa s’en aperçut et égorgea sur le champ le vieux guerrier. La colère submergea alors Taha Aki qui fit preuve d’une nouvelle magie : de bête qu’il était, il se transforma en homme. Ce nouvel homme ne ressemblait pas à l’enveloppe charnelle de Taha Aki : il était bien plus splendide car il était l’incarnation de son esprit. Ses soldats le reconnurent aussitôt, car ils avaient volé en sa compagnie. Utlapa tenta de fuir, mais Taha Aki avait désormais la force du loup et le tua rapidement.
Taha aki rétablit l’ordre et interdit désormais les voyages spirituels car il savait que cette idée de voler le corps d’autrui risquait tôt ou tard de venir à l’un d’entre eux, à présent que l’idée avait été semée. Les esprits guerriers cessèrent donc d’exister. Dès lors, Taha Aki ne vieillit plus. Lorsqu’un danger menaçait, il se transformait en loup pour combattre ou effrayer l’ennemi. Certains de ses fils furent capables, comme lui, de se transformer. La vie de Taha Aki dura autant que celle de trois vieillards et lorsqu’il rencontra celle qui fut sa troisième épouse, sa véritable « moitié », il décida de cesser ses transformations, afin de vieillir et mourir avec elle. Bien après que Taha Aki ait abandonné son esprit lupin, alors qu’il était vieux, des troubles éclatèrent : des jeunes filles disparurent dans une tribu voisine, qui accusa les Quileutes d’en être la cause. Il chargea son fils aîné, Taha Wi, d’identifier le responsable puisqu’ils savaient tous, pour lire les pensées de leurs pairs sous forme de loups, qu’aucun d’eux n’était coupable. Le fils et cinq de ses compagnons découvrirent une chose inconnue à la drôle d’odeur, qu’ils décidèrent de suivre. Taha Wi décida de renvoyer les plus jeunes pour faire leur rapport à la tribu et poursuivit sa route, avec ses deux frères. Ils ne revinrent jamais. D’autres fils partirent à leur recherche, en vain, et ne revinrent pas non plus. Lorsqu’un an plus tard les disparitions reprirent, les guerriers présents réussirent à vaincre la créature, mais seul l’aîné de la troisième femme, qui était aussi le plus jeune de la meute, survécut. Yaha Uta, le survivant, narra ce qui s’était passé et décrivit la force et la rapidité de l’ennemi ainsi que la seule façon qu’il avait trouvé de l’anéantir : le déchiqueter en petits morceaux. Mais lorsqu’on déposa au sol ces morceaux, ils se mirent à se souder les uns aux autres et il fallut y mettre le feu pour en venir à bout définitivement. Ils appelèrent cette créature sang froid.
Il ne restait plus qu’un seul guerrier, le jeune Yaha Uta, lorsqu’un nouvel ennemi arriva, désireux de venger le premier. Celui-ci massacra tous ceux qui se trouvaient sur son passage, incapable de résister à l’appel du sang, jusqu’à ce qu’il aperçut l’immense loup. Yaha Uta combattit avec vigueur mais fut tué. Son père, aussi vieux soit-il, se transforma et courut à son tour vers la créature. La troisième épouse venait de voir mourir son fils et ne se faisait aucune illusion sur le sort de son époux. Elle pris le couteau de l’un de ses fils encore trop jeune pour pouvoir se transformer et approcha de la créature qui ne se soucia pas d’elle tant elle était faible. La femme planta le couteau dans son propre sein, éclaboussant la créature qui, poussée par son instinct, se détourna du loup pour satisfaire sa soif. Aussitôt, les crocs de Taha Aki se refermèrent sur sa gorge. En voyant leur mère mourir, ses deux jeunes fils furent saisis de fureur, se transformèrent à leur tour et vinrent à bout du monstre avec leur père. Taha Aki resta une journée couché auprès de son épouse et, sans reprendre forme humaine, s’en alla dans la forêt pour ne plus en revenir. A compter de cette époque, les ennuis avec les sangs froids furent l’exception. Il n’y eut jamais plus de trois loups à la fois et c’était suffisant car ils se transmirent les uns aux autres leur art de combattre ces créatures. Avec le temps, les descendants de Taha Aki cessèrent de se transformer à l’âge adulte : ce n’était que lorsque l’ennemi surgissait que la transmutation se produisait. Un jour, une famille plus nombreuse arriva ; Carlisle, leur chef s’adressa à Ephraïm Black et jura de ne pas toucher aux Quileutes, pas plus qu’à tout autre être humain. Ils offrirent un traité aux loups, alors que rien ne les y obligeait car ils étaient supérieurs en nombre, et Ephraïm accepta.
Source: Twilight overblog
"Une famille est un endroit où l'esprit entre en contact avec l'esprit des autres. Si il y a de l'amour entre
ces esprits, le foyer devient aussi beau qu'un jardin fleuri. Mais si ces esprits ne sont pas en harmonie les uns avec les autres, c'est comme si une tempête ravageait le jardin.
Bouddha."
Un peu de poésie chinoise. Je vous propose un choix de sagesse taoïste, images fulgurantes, éveil absolu, fusion avec le paysage, quintessence du monde en quelques mots. « Foin du savoir et de l’étude », dit Si K’Ang (223-262), « mon esprit, vagabond du silence ! »
Promenade au mont de la Paix suprême
Le ciel s’écartèle au péril des roches ;
Le soleil se déchire au vertige des arbres.
Dans l’ombre des ravins meurt l’éclat du printemps ;
Sur la glace des pics vit la neige d’été.
Poème de K’ong Tche-Kouei (447-501) dans La montagne vide, Anthologie
de la poésie chinoise III°-XI° siècle, traduction de P. Carré et Z. Bianu.
(Idem pour les textes qui suivent)
Vent
Au murmure du paysage naît une fraîcheur
Qui lave les bois de ma vallée :
Galop des fumées par la porte du ravin,
Spirales de brume après les piliers des cimes.
Elle va libre et sans traces
Comme le mouvement de la vie.
Chute du soleil, paix du paysage –
La voix des pins s’éveille.
Poème de Wang Po (647-675)
Une nuit sur le fleuve à Kien-tö
Près de l’ilot de brume notre bateau s’arrête,
Au couchant qui ravive toute mélancolie.
Par cette immensité, le ciel verse sous les arbres.
Sur le fleuve pur, la lune rejoint l’homme.
Poème de Mong Hao-Jan (689-740)
Le jardin des magnolias
Sur les monts en automne au jour qui se replie
Une ligne d’oiseaux se déplie.
Surgit l’éclair d’un vert vif
Où les brumes du soir ne peuvent s’abriter.
Poème de Wang Wei (701-761)
Et celui-ci, à mes yeux peut-être le plus beau, le plus intense :
Voie
Reflets de la lune en mille lacs.
Mille miroirs pour la même lune.
Le corps absolu de tout éveil m’inonde –
Je suis le réel.
Poème de Hiuan-Kiue de Yong-Kia (665-713)
« Je suis le réel », dit le poète ancien. A quoi fera écho, douze siècles plus tard et pour ouvrir son Gardeur de troupeaux, Alberto Caeiro, celui de ses hétéronymes dont Pesso avait fait son maître :
Je suis un gardeur de troupeaux.
Le troupeau, ce sont mes pensées
Et mes pensées sont toutes sensations.
Je pense avec les yeux et avec les oreilles
Et avec les mains et les pieds
Et avec le nez et la bouche.
Penser une fleur c’est la voir et la respirer
Et manger un fruit c’est en savoir le sens.
C’est pourquoi lorsque par un jour de chaleur
Je me sens triste d’en jouir à ce point,
Et que je m’étends de tout mon long dans l’herbe,
Et que je ferme mes yeux brûlants,
Je sens mon corps entier étendu dans la réalité,
Je connais la vérité et suis heureux.
Fernando Pessoa, Œuvres poétiques, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade
Traduction de Patrick Quillier