LE DESTIN
Du latin « destinare » qui signifie « fixer », le destin est une suite d’événements qui forment la trame d’une vie humaine ou d’une communauté et qui semble prédéfinie, commandée par une puissance supérieure ou immanente à l’univers. Elle s’oppose au hasard et au libre arbitre tandis qu’elle se rapproche du terme fatalité : il est en effet difficile voire impossible d’échapper à son destin. Dans le Dictionnaire des concepts philosophiques, Michel Blay le désigne comme une « force de ce qui arrive et qui semble nous être imposé sans qu'aucune de nos actions n'y puisse rien changer ».
La croyance philosophique dans le destin a pour origine un attachement à expliquer la nature uniquement à l'aide de la matière et en établissant entre les choses un lien de causalité : « si tout arrive en vertu de causes antécédentes, tous les événements sont étroitement liés, naturellement enchaînés les uns dans les autres et, s'il en est ainsi, tout est soumis à la nécessité » soutient Cicéron.
Il est néanmoins difficile de croire que l’homme ait attendu l’Antiquité pour croire au destin. Cette notion est certainement née avant toute réflexion philosophique et même avant toute religion organisée. Elle constituait une réponse plausible aux interrogations relatives aux phénomènes inexplicables et avait le mérite d’être simple : une force unique, expression d’une volonté supérieure ou d’une nécessité inhérente, expliquait le chaos.
La plupart des cultures semblent avoir toujours répugné l’idée de l'existence du hasard et du libre arbitre. Aujourd’hui encore, à l’heure du déclin des religions traditionnelles, les individus attachent beaucoup d’importance au destin et au déterminisme. L’étymologie du mot « destin » nous indique qu’il fait référence tantôt à la fixation, à la détermination, à la résolution ou au projet arrêté. Faut-il entendre par là que la vie n’est que soumission pour qui croit au destin ?
Certains auteurs, se réclamant du stoïcisme, pensent que l’homme n’a aucun impact sur le déroulement des événements, aussi petits soient-ils. Tout espoir d’échapper à son destin serait donc vain. Autrement dit : la liberté de l’homme n’existe pas, et sa responsabilité est nulle. Tout lui est dicté. Cela ne se traduit pas forcément par le malheur dans l’attente de la mort : les stoïciens clament que le bonheur est accessible pour tous ceux qui se soumettent volontairement à leur destin en acceptant le sort qui leur est réservé.
Au contraire, d’autres d’auteurs pensent que le destin n’est qu’un cadre global à l’intérieur duquel l’homme dispose d’une certaine liberté. Le destin ne contrôle pas tous les instants de la vie mais il en maîtrise les rouages les plus importants comme la mort ou les grandes rencontres de la vie. Quoiqu’il arrive, il gagne toujours. Cela n’empêche pas certains de vouloir échapper au destin et choisir sa propre destinée…
Source : https://www.passeportsante.net/fr/psychologie/Fiche.aspx?doc=destin
Le fatum est une idée exaltante quand on a compris qu’on en fait soi-même partie – Il est au monde un seul chemin que personne ne peut suivre, hormis toi-même. Suis volontairement ce chemin que les autres suivent aveuglément.