L'HISTOIRE DU VOYAGE
En 1785, Louis XVI lance l'une des plus grandes expéditions de découverte
de son époque. Son ambition : rectifier et achever la cartographie de la planète, établir de nouveaux comptoirs commerciaux, ouvrir de nouvelles routes maritimes autour du monde, enrichir les
connaissances et les collections scientifiques, dans la droite lignée des idées et des grandes passions qui animeront ce "Siècle des Lumières". Pour ce faire, il en confie
le commandement à l'un de ses plus brillants officiers de marine : Lapérouse.
Pendant près de trois ans, la Boussole et l'Astrolabe vont parcourir tous les océans du globe . Le 15 mars 1788, au terme d'un incroyable périple, les deux frégates lèvent l'ancre de Botany Bay,
à quelques encablures de l'actuelle capitale australienne, Sydney. Leur mission prévoit de remonter vers le Nord via la Nouvelle Calédonie, la Nouvelle Guinée... avant d'entamer le retour en
France par l'Océan Indien. C'est à ce moment précis que s'interrompt le récit du voyage consigné dans le deuxième volume du journal de Lapérouse rapporté par les Anglais.
"Le mystère Lapérouse" était né et avec lui l'une
des plus fascinante enquêtes de l'histoire.
Il
faudra attendre 39 ans avant qu'un capitaine irlandais Peter Dillon, ne découvre en 1826 une série de signes troublants à l'occasion d'une escale dans une petite île au nord du Vanuatu, Tikopia.
Dans l'espoir de trouver un trésor, Dillon marchande avec les habitants de l'île et rapporte quelques objets dont une poignée d'épées en argent frappées d'une fleur de lys. Elles seront ensuite
authentifiées par Jean Baptiste Barthélémy de Lesseps débarqué à Pétropavlosk (Kamchatka) par Lapérouse 39 ans plus tôt, et qui rapporta le premier volume du Journal du plus célèbre des
navigateurs.
De retour à Tikopia, les témoignages des indigènes orientent Dillon vers l'île de Vanikoro située à trois jours de pirogue vers le Nord. Eloignée des routes maritimes et difficile d'accès, l'île
se révéle très vite être le lieu du drame : Peter Dillon y découvre rapidement les restes de l'Astrolabe dans une fausse passe du lagon. La nouvelle fait grand bruit et déclenche l'envoi d'une
nouvelle expédition française, commandée par Dumont d'Urville qui en ramènera ancres, canons et autres objets .
L'île de
Vanikoro entre désormais elle aussi dans la légende.
Le mystère Lapérouse ne ressurgira qu'à la fin des années 50 lorsque la seconde épave "La Boussole" commandée par Lapérouse, sera découverte par la Marine Nationale dans une faille de la barrière de récifs, à moins d'un mile nautique du site de l'Astrolabe.Si le mystère de "l'épilogue" Lapérouse s'est en partie éclairci, de nombreuses énigmes toutes aussi passionnantes restent à élucider.