Othon de Grandson
"...seigneur vaudois, homme de guerre et de tournois, croisé en
Orient et en Poméranie, conseiller de la Maison de Savoie, accusé d’avoir empoisonné Amédée VII, le Comte Rouge, il tombe à Bourg-en-Bresse dans un duel judiciaire truqué. Auteur de lais,
ballades, chansons et complaintes, il est alors placé parmi les plus grands par Christine de Pisan
et par Geoffrey
Chancer... » (Quatrième de couverture de l’édition Orphée)
La grand beauté de vo viaire clair
Et la douceur dont vous êtes parée
Me fait de vous si fort
énamouré,
Chère dame, qu’avoir ne puis durée.
À toute heure est en vous ma
pensée.
Désir m’assaut durement par rigueur.
Et si par vous ne m’est grâce
donnée,
En languissant définiront mes jours.
Allégement ne pourraie trouver
Du mal que j’ai par créature
née,
Si par vous non, en qui veut affermer
Entièrement mon cœur, sans
dessevrée.
Il est vôtre, longtemps vous ai aimée
Céléement, sans en faire
clameur.
Et si l’amour de vous m’est refusée
En languissant définiront mes
jours.
Ci vous supplie humblement que passer
Ma requête veuillez, s’il vous
agrée.
Assez pouvez connaître mon penser
Par ma chanson, qui ballade est
nommée.
Plus ne vous dis, belle très désirée,
Démontrez-moi, s’il vous plaît, vo
douceur,
Car autrement soyez acertainée,
En languissant définiront mes jours.